2010. L'avortement "libre" passe.
J'entends par là, l'avortement sans condition jusqu'à 14 semaines de grossesse et 22 en cas de pathologies graves pour la femme ou le fœtus.
Malheureusement, le nouveau gouvernement espagnol de Mariano Rajoy a décidé de réformer cette loi.
Plus concrètement, ils veulent imposer une autorisation parentale pour les mineures mais également refuser l'accès à l'IVG en cas de malformation du fœtus qui à leurs yeux n'est pas une raison pour ne pas protéger la vie d'un futur être vivant!
Non mais allo quoi?!
Nous sommes en Europe!
Nous sommes en Espagne!
Nous sommes censés parler d'un pays évolué, aux mœurs modernes non?!!!
Et là, je suis en train d'écrire sur la réforme d'une loi visant à priver les femmes espagnoles de libertés fondamentales à mes yeux à savoir la volonté ou non d'être mère, la volonté ou non d'en avertir ses proches pour les mineures, la volonté ou non de choisir de garder ou non un enfant présentant une malformation...
Rien ne vous choque?!!!
Dans une société qui se voudrait évolutive, nous en sommes à polémiquer et à devoir se battre pour des choses déjà acquises qui sont remises en question!
Une société rétrograde, voilà de quoi il s'agit!
Avorter est en soit un moment extrêmement douloureux, traumatisant et bien qu'autorisé en France sans condition non plus, le personnel est souvent très désagréable, au discours tirant plus de la morale que du conseil. On vous regarde de travers, on vous rabâche que l'IVG n'est pas un moyen de contraception, parfois même on vous montre,sans scrupule aucun, l'écran lors de l'échographie afin que vous voyez ce petit fœtus qui ne sera jamais rien d'autre qu'un fœtus, surement histoire que cela vous serve de leçon et que vous ne recommenciez pas!
Voilà les conditions dans lesquelles on avorte!
Bien sûr, je ne généralise pas et je me refuse à croire que tout le personnel soignant est aussi exécrable mais ce sont des témoignages concrets de personnes que je connais de très près et je peux vous affirmer que tout ceci n'est pas une amplification des ressentis! Ça se passe ainsi encore en 2013!
Avorter n'est pas une partie de plaisir,ce n'est pas un acte anodin et il est évident que ça ne doit pas être pris à la légère mais j'ai du mal à croire qu'une seule femme dans ce monde puisse avorter sans aucune émotion, sans aucune culpabilité, sans sentiment aucun.
"L'IVG de confort" comme le dit si bien, cette chère Marine Le Pen, n'existe pas! Quelle femme peut prendre plaisir à réitérer cette expérience si terrible?!
Quelle femme voudrait revivre ces nausées matinales pour rien, ces RDV interminables au planning familial, chez le gynéco pour rien? Quelle femme ne verrait pas d'inconvénients à subir de nouveau cette avortement médicamenteux où tu souffres le martyre à coups de contractions, où tu vois l'embryon se disloquer à chaque passage aux WC? Quelle femme ne serait pas réticente à devoir entrer de nouveau à l'hosto pour une IVG chirurgicale?
Arrêtons de dire de la merde par pitié et ne parlons pas à la place de ces femmes!
Devoir avorter une fois c'est difficile. Mais devoir avorter plus d'une fois n'est pas forcément un laisser-aller, un mal-foutisme... C'est une expérience doublement traumatisante!
La France est encore protégée de ce type de régressions et de privations des libertés pour le moment, et battons nous pour conserver ce que cette grande dame,Simone Veil, a mis en place depuis 1975.
Je ne suis pas une féministe pure, je ne suis pas de celles qui se sont battues pour que le mot "mademoiselle" disparaisse de notre belle langue française! Ça, je m'en tamponne comme de la première chemise de Carlos mais usons notre énergie féminine à ne pas perdre nos droits fondamentaux et notre liberté ou non de devenir mère!
Etre maman, ça se choisit, ça ne s'impose pas!
2 commentaires:
L'IVG. Sujet sensible, douloureux, délicat. Qu'on veuille le remettre en question est révoltant ! On dispose de notre corps comme on l'entend merde !
Des bisous (et merci pour ce bel article, je prends toujours plus de plaisir à te lire)
Julyette
C'est surement pour cette femme publique là que je verserai le plus de larmes le jour où elle disparaîtra.
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